La « marque Bretagne » a été lancée jeudi dernier à Rennes (27/01/2011). Elle est formulée en ces termes sur le site de la marque : « elle est conçue pour être utilisée, partagée par tous les acteurs qui participent au développement, au rayonnement et à l’attractivité de la Bretagne souhaitant se référer à ce territoire dans leur communication : entreprises, laboratoires de recherche, grandes écoles, universités, associations, acteurs culturels, organismes de promotion, équipes sportives, professionnels du tourisme, collectivités locales… »
Marque Bretagne… B4 ou B5 ?
En se rendant sur le site de la marque Bretagne on peut consulter un livret « portrait de la Bretagne ». Les thèmes et problématiques abordés dans ce livret sont très divers, alors on a évidemment cherché à savoir si ce « portrait de Bretagne » intégrait la Loire-Atlantique…
Un « sentiment breton assez inébranlable » en Loire-Atlantique qui alimente le débat sur les frontières de la Bretagne administrative (p.510 du livret).
Dans ce livret, et malgré deux-trois phrases pour la forme, la Loire-Atlantique n’est absolument pas reliée à la « marque Bretagne ». Il n’est fait mention nulle part des vœux et motions du conseil général de Loire-Atlantique (22/06/2001) et du conseil régional de Bretagne (2004, 2008, 2010) allant dans le sens de la réunification. La question de la réunification est considérée à travers ce « portrait de Bretagne » comme une question immuable, en tout cas pas très vendeuse… On nous parle vaguement de « question bretonne », mais la Loire-Atlantique est plus ou moins oubliée, c’est un peu une « marque Bretagne administrative », sans la Loire-Atlantique… En tout cas, on a l’impression que la Loire-Atlantique est toujours bretonne quant il s’agit de voter des motions pour la réunification au conseil régional de Bretagne ou de faire campagne politique, mais lorsqu’il est question de communication il est toujours plus simple de rester dans le cadre de la Bretagne administrative sans trop aborder la Loir-Atlantique, ne fâchons pas les Pays de la Loire ! (qui eux aussi aiment bien la communication…). Nous considérons que la réunification est un symbole fort de la volonté d’émancipation politique, sociale, et culturelle des citoyens bretons et que c’est cette image revendicative qui devrait être mise en avant.
Le paradoxe est là, tout au long du livret on nous montre des cartes représentant la Bretagne à 5 départements mais des chiffres concernant 4 départements… pas très clair pour de la communication ! Pour un CR Bretagne qui vote régulièrement des vœux à l’unanimité en faveur de la réunification, ce n’est pas très cohérent…Ce qui est sûr c’est que les frontières de la Bretagne vues de l’international englobent également la Loire-Atlantique, et cela malgré 38 ans de Pays de la Loire…
Chaque association, équipe sportive, acteur culturel, professionnel est libre d’utiliser cette marque s’il le veut. Nous encourageons donc les acteurs de Loire-Atlantique qui le souhaitent à le faire dans une perspective revendicative en faveur de la réunification de la Bretagne, en explicitant ce choix dans leur dossier de candidature… après, chacun son avis sur l’utilité de cette « marque Bretagne » ! Nous proposons tout de même à ceux qui le souhaitent d’utiliser notre nouveau logo « 44=Breizh » qui détourne le logo de la « marque Bretagne », une manière efficace de mettre la Réunification en avant ! 😉
Enfin, rappelons les 3 grands objectifs de la « marque Bretagne » :
1- Enrichir l’image de la Bretagne,
2- Conquérir de nouvelles clientèles,
3- Développer la notoriété de la Bretagne à l’international,
Nous ne pouvons qu’être d’accord avec ces objectifs, et c’est pour cela que nous nous permettons de réagir face à la création de cette « marque Bretagne » qui oublie le 44 : car pour nous, les réponses se trouvent dans une Bretagne réunifiée (à 5 départements donc, avec la Loire-Atlantique) !
En effet, certaines problématiques soulevées par la « marque Bretagne » dans ce livret de 888 pages ont souvent été mises en avant dans les arguments en faveur de la Réunification. Il est évident pour nous que le retour de la Loire-Atlantique permettrait justement de répondre aux différentes attentes et de rendre cette Bretagne plus « diversifiée, plus rajeunie, plus dynamique, et plus attractive dans le tourisme, l’art, la culture, l’économie »…
Mais il aurait sûrement fallu plus de courage politique pour se l’avouer…
C’est faux et complètement faux !
Avant d’écrire n’importe quoi et de chercher le mal dans des détails sans importance, il faut écouter ce qui est dit par la Région !
N’importe qu’elle entreprise, association ou organisme qui répond aux critères (marque Bretagne) peut-être candidate pour participer à la promotion de la Bretagne à partir du code de marque proposé. Aucune logique de siège social ne joue !
En ce sens, aux Bretons du 44 de passer concrètement à l’action !
Je sais que certains Bretons souhaiteraient ou rêvent que l’Etat central fasse passer un décret de réunification de la Bretagne, mais ce serait quand même mieux si les Bretons se prenaient en charge !!!
Je trouve ce travail (le logo et les éléments de comm) déplorable. Un coup de vernis sur un catalogue d’idées reçues.
De plus :
1. Il participe au développement de l’insignifiance.
2. Il présuppose un consensus sur le fait que les territoires ont vocation à être en concurrence et que les personnes qui y vivent ont à payer pour cette guéguerre. Tout le monde n’est pas d’accord avec ça, c’est un présupposé aussi récent que partisan.
3. Il réduit la langue bretonne et la culture populaire locale à des « symboles vivants » (sic) anecdotiques, au même titre que.. le triskell !!!! Et pourtant, à part la langue et la culture spécifique, rien de tout le reste (pourtant monté en épingle) n’a de réalité sur le plan scientifique (cf « les bretons sont courageux » et autres âneries).
Encore un signe affligeant de la confusion intellectuelle et l’absence de culture des élites politiques, sociales, culturelles, qui ne voient plus de différence entre action publique et marketing pour une marque de fringues.
Une série télé admirable et passionnante, qui décrit la naissance de la publicité moderne, dans les années 60 à N-Y : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mad_Men
A vouloir être dans le vent et paraître moderne, comme n’importe quel plouc, on se retrouve avec 50 ans de retard…