Suite au deuxième tour des élections régionale nous proposons certaines réflexions, notamment concernant la liste ayant obtenue la majorité au conseil régional.
Bretagne Réunie, a récemment posé la question suivante aux candidat(e)s aux élections régionales pour la région administrative des Pays de la Loire :
« Si vous êtes élu(e) au sein du Conseil Régional des Pays de Loire, soutiendrez-vous une quelconque initiative qui émanerait du Conseil Régional de Bretagne et/ou du Conseil Général de Loire-Atlantique demandant au gouvernement d’enclencher le processus de réunification des cinq départements bretons ? ».
A cela Jacques Auxiette répond, dans une lettre du 26 février 2010 *, par l’article 12 du projet de loi de réforme des collectivités territoriales, adopté par le Sénat le 4 février dernier, refusant ensuite de prendre la moindre initiative prétextant que cette question « dépend, plus que jamais, uniquement de l’Etat ». Cette position apparaît également dans le programme électoral de La Gauche et l’Ecologie en Action : « Si l’Etat devait organiser une consultation populaire autour de ces questions, l’ensemble des populations de Bretagne et des Pays de la Loire devraient être consultées ». Les dirigeants des Pays de la Loire font toujours frein à la réunification et s’opposent au fait que seule la population bretonne soit consultée sur le sujet. Nous ne pensons pas qu’une consultation sur l’ensemble des deux régions soit la solution la plus démocratique. En effet, les Sarthois ou les Angevins ne peuvent décider pour les Bretons si la Bretagne doit être réunifiée ou non. Au même titre, il est impensable que les Bretons décident à la place des Sarthois ou des Angevins s’ils doivent ou non rejoindre une région Val-de-Loire. Le redécoupage administratif doit se faire par la consultation des citoyens des départements directement concernés.
A cette question les élus d’Europe Ecologie réaffirment ce qu’ils avaient dit en février dernier. Le mardi 23 février 2010, un accord avait été passé entre l’UDB, Les Verts, Europe Ecologie Bretagne et Europe Ecologie Pays de la Loire, qui disait :
« nous réaffirmons notre volonté d’aller au fond de la question de la réunification, et nous fixer pour objectif de donner, au final, comme le permet la loi, le dernier mot aux citoyennes et citoyens, par la voie de la consultation populaire. Les futurs élus d’Europe Ecologie, dans les conseils régionaux de Bretagne et Pays de la Loire, prendront l’initiative, dès après les élections régionales, d’enclencher ce processus démocratique pouvant aboutir à la réunification de la Bretagne. Ils le feront en étroite collaboration avec les élus Europe Ecologie qui siègent dans d’autres assemblées (Conseil général de Loire-atlantique, Assemblée Nationale, Sénat, conseils municipaux de Nantes et Rennes, etc.) pour faire avancer au maximum cette position. »
Depuis, la liste Europe Ecologie Pays de la Loire menée par Jean Philippe Magnen s’est alliée avec le PS de Jacques Auxiette pour le deuxième tour au sein de La Gauche et l’Ecologie en Action ce qui fait planer le doute quant à sa volonté de tout faire pour déclencher la réunification. En tout cas, nous attendons de ses élus qu’ils concrétisent leurs engagements en faveur de la réunification et prouvent que leur intérêt pour la question n’était pas purement électoraliste.
En tout cas, les militants de la réunification devront rapidement se mobiliser pour signifier aux élus des conseils régionaux de Bretagne et de Pays de la Loire qu’ils doivent faire preuve d’une réelle volonté politique et s’unir pour interpeller l’Etat afin qu’il agisse en faveur de la réunification.
* http://www.bretagne-reunie.org/fetch.php?id=645
Possible analyse du cas Auxiette en 44
Nous savons à travers de nombreuses études et enquêtes que le comportement politique des Bretons se singularise des département de l’ouest de la France, en particulier avec un vote de gauche et écologiste nettement plus marqué. La Loire-Atlantique s’inscrit clairement en Bretagne par les comportements électoraux de ses habitants. Depuis 2004 elle est ainsi clairement identifiée comme appartenant au bastion de gauche breton.
Dans ce contexte électoral, à l’occasion du 2e tour des régionales, on constate que le pourcentage des votes de gauche en Loire-Atlantique décroche par rapport aux 4 autres départements bretons : 67, 64 % pour la gauche en région administrative « Bretagne » pour 60,86% en Loire-Atlantique.
Le différentiel est important : de 6 points. S’y ajoute 1 point d’abstention de plus en 44 et 1 point de plus de vote blanc. On peut supposer que la partition de la Bretagne avec le cas Auxiette a joué de façon conséquente dans le décrochage de la gauche en Loire-Atlantique par rapport à la moyenne du reste de la Bretagne. Si on compare le vote de gauche en Loire-Atlantique par rapport aux 4 départements des Pays de la Loire on constate que le vote est ici bien breton même si il est parasité de façon importante par le cas Auxiette.
Si une majorité d’électeurs votent pour l’étiquette avant toute autre considération il n’en demeure pas moins que la question de la partition de la Bretagne s’est invitée dans les résultats électoraux.