Les élus PS de Rennes ou le refus de la démocratie locale et participative

Nathalie_Appéré

Le collectif 44=BREIZH est intervenu le lundi 13 octobre en séance du conseil municipal de Rennes en posant une question orale (voir en fin de page) à Mme Appéré et aux différents groupes politiques sur la démocratie locale et la réforme territoriale.

Le collectif a relevé les récents propos du président socialiste de la Région Bretagne M. Massiot à l’occasion du congrès annuel de l’Association des Régions de France à Toulouse les 9 et 10 octobre. Propos-plaidoyer de la démocratie locale à mettre au cœur de la réforme territoriale. Comme le 30 juin dernier, nous avons réitéré notre question sur la demande d’organisation officielle d’un référendum interrogeant les citoyens sur la création d’une nouvelle région Bretagne intégrant la Loire-Atlantique et les quatre autres départements bretons et sur la fusion des conseils départementaux et du conseil régional au sein d’une Assemblée de Bretagne  au niveau de la ville de Rennes, ou pour le moins de mettre à notre disposition l’aide matérielle nécessaire à sa tenue. Puisque la population n’a pas été concertée par le gouvernement sur la réforme territoriale, il nous paraît légitime de consulter la population sur leur cadre politique.

Sur la réforme territoriale, Mme Appéré a invoqué comme unique réponse le droit d’option qui sera débattu en 2e lecture à l’Assemblée Nationale. Cette réponse est une véritable gabegie. Le droit d’option d’un département de pouvoir rejoindre une autre région n’est pas légiféré à ce jour, ces contours ne sont pas clairement fixés, il et est verrouillé par le mode de scrutin et  limité dans le temps. Ce droit serait ouvert aux collectivités candidates entre 2016 (date prévue de l’entrée en application de la nouvelle organisation régionale) et 2020 (au terme du mandat des conseillers généraux élus en décembre 2015). Et le vote serait encadré. Deux amendements ont été déposés sur le sujet. Par l’un, chacune des deux régions concernées par ce changement devrait l’approuver par un vote à la majorité des deux tiers. Par l’autre, il propose de transposer la règle qui prévaut dans l’intercommunalité : dans chaque région, il faudrait soit les deux tiers des départements représentant au moins la moitié de la population, soit la moitié des départements représentant les deux tiers de la population.

Mme Appéré se satisfait d’un système qui permettrait aux institutions de décider du cadre de vie des citoyens et non au peuple. Quelle contradiction flagrante alors même que les groupes politiques du conseil municipal, PS compris et à l’exception de la droite, se satisfaisaient en séance  de la mise en place de la démocratie participative à Rennes.

Une contradiction qui franchit un pallier sur l’échelle de la malhonnêteté quand Mme la Maire et le groupe socialiste s’auto-congratulent de la mise en place de la fabrique citoyenne (invitation faite à chacun de participer à la vie démocratique locale) lancée à Rennes le 4 octobre puisque notre collectif se voit essuyer un refus de réponse à notre demande d’organisation de la plateforme DIBAB – Décidez la Bretagne de référendum local sur la réunification et l’Assemblée de Bretagne… comme le 30 juin dernier.

Ce mépris démocratique renforce la voie de l’auto-organisation tracée par la plateforme DIBAB – Décidez la Bretagne, prenons nos affaires en mains !

Question à Mme Appéré
lors du Conseil Municipal de Rennes
du 13 octobre
[à partir de 5’00]

Mme la Maire, depuis notre dernière interpellation deux manifestations d’ampleur ont encore réaffirmé la volonté d’intégrer la Loire-Atlantique à la région Bretagne. Ces mobilisations sans précédent démontrent l’attachement des bretonnes et des bretons à pouvoir choisir leur cadre de vie et leur volonté ferme de pouvoir exprimer leur choix de manière démocratique.
A l’occasion du congrès annuel de l’Association des Régions de France à Toulouse les 9 et 10 octobre, le Président de la Région Bretagne Pierrick Massiot qui appartient comme vous au parti socialiste, a affirmé que :
« La régionalisation est beaucoup plus ambitieuse qu’une simple recherche d’économies budgétaires. S’en tenir à cela, c’est passer à côté du sujet et d’un enjeu essentiel : celui de la démocratie. Car, au-delà, ou en plus, d’une crise économique et sociale profonde, d’un niveau d’endettement plus guère soutenable et d’une compétitivité en berne, notre pays souffre aussi d’une crise de sa démocratie. En témoignent le rejet de la classe politique, le doute quant aux institutions, le désintérêt croissant pour les élections et la mise en cause de la représentation.
Ne pas voir que la vitalité de la démocratie est facteur de cohésion sociale et que cette cohésion sociale est une condition sine qua non de la performance économique, c’est commettre une profonde erreur de diagnostic. Et ne pas voir que la démocratie locale peut vraiment revivifier la République, c’est se tromper de remède […].
C’est pour cela aussi que la question de la carte des territoires n’est pas un sujet secondaire et ne saurait être traitée à coups de ciseaux technocratiques. Il s’agit de vie démocratique, de lien social et de la manière dont des hommes et des femmes vont, oui ou non, se retrouver dans leurs institutions. »
Lors de notre dernière intervention, nous vous avions posé à ce sujet deux questions, l’une d’elles est restée sans réponse de votre part, la tribune de Pierrick Massiot, avec lequel vous êtes en accord nous n’en doutons pas, nous offre la possibilité de vous le demander à nouveau :
Seriez-vous prête à demander l’organisation officielle d’un référendum interrogeant les citoyens sur la création d’une nouvelle région Bretagne intégrant la Loire-Atlantique et les quatre autres départements bretons et sur la fusion des conseils départementaux et du conseil régional au sein d’une Assemblée de Bretagne  au niveau de la ville de Rennes et de la Bretagne ou pour le moins de mettre à notre disposition l’aide matérielle nécessaire à sa tenue? Puisque la population n’a pas été concertée par le gouvernement sur la réforme territoriale, il nous paraît légitime de consulter la population sur leur cadre politique.
Nous nous sommes engagés pour notre part lors de notre précédente interpellation à tout faire pour pour palier à ce déni démocratique, et ainsi prendre les responsabilités qui nous incombent, nous citoyens partisans d’une Bretagne à 5 départements. C’est l’objet de la création de la plate-forme DIBAB, dont le lancement sera annoncé lors d’un forum international à Rennes le 25 octobre et qui organisera une première votation citoyenne à Saint-Viaud le 30 novembre prochain.

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