Le collectif 44=BZH appelle toutes les personnes souhaitant la réunification de la Bretagne et favorables à un changement institutionnel à participer à la manifestation pour la langue bretonne organisée par le réseau des écoles Diwan, ce samedi 21 mai à 15h00 à Nantes.
Les écoles Diwan existent depuis 1977, date de la première ouverture d’une école Diwan dans le Finistère avec… 7 élèves à l’époque. Très vite, en 1979, est ouverte une école Diwan à Nantes également. Celle-ci devra fermer temporairement en 1984, suite aux contraintes financières trop lourdes et à un manque de soutien politique. L’école Diwan de Nantes rouvrira pour de bon en 1987 : elle est aujourd’hui la plus grande école Diwan de Bretagne sur un seul et même site (et donc la plus grande école Diwan du monde, a-t-on l’habitude de dire !). En Loire-Atlantique, on dénombre 5 écoles Diwan (et un collège à Saint-Herblain) pour un total d’environ 400 enfants. Tout cela n’a pu être possible que grâce au travail acharné de militant·e·s durant toutes ces années. Le temps est venu du développement et de la consolidation pour l’enseignement immersif en langue bretonne sur l’ensemble de la Bretagne, Loire-Atlantique incluse.
Diwan sur toute la Bretagne, cela représente aujourd’hui un réseau de près de 50 écoles, 6 collèges et 2 lycées, pour un total d’environ 4000 élèves. C’est un réseau qui fonctionne, qui a de très bon résultats, et qui se retrouve même sous les projecteurs de l’Eurovision avec des chanteuses chantant en breton et ayant fait leur scolarité à Diwan ! Mais Diwan c’est aussi un réseau qui se retrouve ponctuellement confronté à quelques difficultés, comme lorsque l’ancien ministre de l’Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer remet en question l’enseignement immersif en langue bretonne… et menace donc directement les écoles Diwan !
En Pays Nantais, Diwan doit faire face à d’autres difficultés. La séparation administrative de la Loire-Atlantique du reste de la Bretagne a produit au fur et à mesure des inégalités entre les territoires administratifs : ce qui est possible à Rennes devient impossible à Nantes ! Pour une question administrative qui serait réglée par dérogation dans l’Académie de Rennes — le réseau Diwan étant connu pour son sérieux et son professionnalisme depuis presque 50 ans — les services de Monsieur William Marois, le Recteur de l’Académie de Nantes, opposent une fin de non-recevoir. Alors qu’une école Diwan est habituellement contractualisée au bout de 2 ans (ce qui est encore trop long !) en région administrative Bretagne, l’école de Saint-Herblain ne l’a été qu’au bout de 5 ans, après une longue lutte ! Celle de Savenay est toujours hors-contrat depuis… 13 ans !
Lorsque l’on nous demande en quoi la réunification administrative de la Bretagne et un changement institutionnel changerait quelque chose, ce serait justement pour régler des cas comme ceux-là. Il est incompréhensible qu’il y ait des règles différentes entre les différents territoires administratifs. Nous appuyons donc la demande du réseau Diwan pour que tout ce qui relève de l’enseignement bilingue ou immersif se construise dès maintenant sous pilotage de l’Académie de Rennes, afin d’avoir une égalité de traitement de Brest à Clisson ! La réunification de l’enseignement en breton, c’est maintenant !
La question d’une Convention État — Collectivité locale de Loire-Atlantique (département, métropole, ville), également évoquée par Diwan dans son argumentaire, est primordiale. Il faut sécuriser l’enseignement en langue bretonne en Loire-Atlantique par un texte engageant et signé conjointement par plusieurs collectivités. Ce texte devra être ambitieux pour garantir la transmission et l’usage de la langue bretonne, le développement de la filière immersive ainsi que des autres filières d’enseignements bilingues.
Tout comme Diwan, nous souhaitons que l’Office Publique de la Langue Bretonne soit missionné pour élaborer un plan de développement de l’enseignement du et en breton dans l’Académie de Nantes, comme c’est le cas dans l’Académie de Rennes ! C’est la seule façon d’avancer pour que la Loire-Atlantique bénéficie du même traitement que les 4 autres départements bretons. Nous nous réjouissons par ailleurs du retour (encore trop timide) de l’enseignement en breton à l’Université de Nantes après une absence de plus de 15 ans : nous devons maintenant obtenir une Licence de Breton à Nantes, afin de former des locutrices et des locuteurs qui seront réellement capables d’utiliser la langue au quotidien au travail ou chez eux.
À quelques jours des élections législatives, nous serons très attentifs sur la présence ou non des futur·e·s candidat·e·s à la manifestation de Nantes, qu’il s’agisse des circonscriptions de Loire-Atlantique ou du reste de la Bretagne. Il va de soi que nous donnerons de l’importance à des candidatures s’engageant concrètement :
– pour la réforme de l’Article 2 de la Constitution Française qui affirme la primauté de la langue française comme langue de la République à l’exclusion de toutes les autres,
– pour une convention État — Collectivité locale de Loire-Atlantique sur la transmission et l’usage de la langue bretonne, pour le développement de la filière immersive Diwan et les filières bilingues breton-français dans le Pays Nantais.
Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus — et pour bien d’autres encore que vous pourrez retrouver dans le communiqué de Diwan — nous donnons rendez-vous samedi 21 mai à 15h00 devant le Miroir d’eau en face du Château des Ducs de Bretagne, pour manifester notre soutien aux revendications légitimes de Diwan !
Bevet ar brezhoneg, bevet Diwan ha Naoned e Breizh evel-just !
Le collectif 44=BZH